Brussels
Belgium
Lorsqu’il découvre une œuvre d’art, ce sont en général les seconds et troisièmes niveaux de lecture qui intéressent Olivier Dwek. En architecture, ce qui le passionne, c’est la superposition de différentes couches de sens, ou de plusieurs périodes historiques. Trois époques se superposent dans cette rare maison de maîtres.
Trois temporalités imbriquées, dialoguant dans le respect de leurs spécificités. Construite au XIXe, la demeure a conservé des éléments classiques majestueux : moulures, cheminées, baies et châssis aux contours chantournés. Certains ont été reproduits à l’identique pour en maintenir l’harmonie.
L’escalier central a été prolongé d’un étage : son garde-corps en ferronnerie a été recréé à l’identique pour que cette intervention se poursuive dans une parfaite continuité sous un puits de lumière qui déverse un éclairage naturel généreux à travers toute la maison. Mais le XXIe siècle s’affirme avec force dans d’autres parties de la maison. Ainsi, dans le salon, on assiste à une succession de surprises, à la façon de décors de théâtre. Un mur classique a été percé de deux baies de part et d’autre de la cheminée, livrant l’accès à une bibliothèque conçue par l’architecte. De multiples fonctions et techniques se sont immiscées dans le décor, inserts contemporains dans ce cadre classique. La transition entre le XIXe et l’époque actuelle est assurée par quelques icônes du design d’architectes modernistes. Les valeurs sociales qu’expriment ces pièces d’anthologie accentuent le grand écart qui se produit entre un certain académisme et une création d’avant-garde : une dualité qui nourrit toute l’histoire de l’art.
©Serge Anton